Vladimir Ghika (1873-1954) était un prince roumain, prêtre catholique du diocèse de Paris et protonotaire apostolique.
Né orthodoxe, il s’est converti au catholicisme en 1902. Il a mené un apostolat universel et a été un pionnier de la charité en Roumanie. Ordonné prêtre tardivement en 1923, vers l’âge de 50 ans, il est devenu célèbre pour sa spiritualité eucharistique et sa recherche des «préférences de Dieu». Il est mort en témoin de la vérité dans une prison communiste roumaine, à Bucarest, en mai 1954, des suites des sévices et de l’épuisement, à l’âge de 80 ans.
Né à Constantinople le 25 décembre 1873, Mgr Ghika appartenait à une illustre famille ayant donné dix princes régnants à la Valachie et à la Moldavie depuis 1657. Il était doté d’une vaste érudition, ayant fait des études poussées en lettres, sciences, droit, médecine, philosophie et théologie.
Avant son sacerdoce, il s’est distingué comme «homme d’action par excellence», notamment en fondant les premières Œuvres de charité catholiques en Roumanie. Il s’est enfermé avec les Filles de la Charité au Lazaret des cholériques de Zimnicea en 1913, recevant la médaille militaire pour son dévouement en qualité de civil. Son sacerdoce, reçu en 1923, était mû par sa conviction de l’efficacité de la messe.
Il a établi le groupement des Frères et Soeurs de Saint-Jean, une Société auxiliaire des missions, qu’il concevait comme un «organe de coopération pour mieux avancer le règne de Dieu». Cette œuvre était définie comme «apostolique dans son aboutissement» et «eucharistique au point de départ», reposant sur la «théologie des besoins» et la «liturgie du prochain». Ordonné prêtre sous les rites latin et byzantin, il reçut du pape Pie XI des pouvoirs exceptionnels, dont celui de confesser n’importe où et d’absoudre les cas réservés.
Mgr Ghika a poursuivi son apostolat jusqu’à son arrestation en novembre 1952, après être resté à Bucarest sous l’occupation nazie puis soviétique. Accusé d’espionnage pour le Vatican, il fut maltraité et soumis à la torture. Lors de son procès en 1953, malgré sa faiblesse extrême, il a fait preuve d’une fermeté inébranlable, refusant de se laisser défendre par son avocat commis d’office. Même en prison, il continuait d’évangéliser ses compagnons de captivité, racontant des histoires pour «entraîner les captifs vers la Terre sainte, l’Australie ou le Japon» et transmuer leur angoisse en joie.














